Les Véritables Raisons de l'Echec des Politiques d'Emploi au Sénégal
Dossier
ARDOISE DE L'EMPLOI
Thème 1
Les Véritables Raisons de L’échec des Politiques d’Emploi au
Sénégal
Peu de mots suffisent
pour décrire le constat amer de l’échec de la politique de l’État Sénégalais
sur la question de l’emploi des jeunes.
« L’affaire
des diplômés chômeurs est un réel problème. Mieux, cette histoire est même
devenue une problématique. », déclarait, Moustapha Niasse, l'actuel président de l’Assemblée nationale du Sénégal.
A la lumière de cette
déclaration, nous pouvons affirmer sans fioritures que la politique de l’emploi reste toujours suspendue sur les lèvres des gouvernants mais sa mise en œuvre souffre d’une infirmité.
En effet, toutes les
politiques d’emploi au Sénégal depuis les indépendances jusqu’à nos jours ont
été un échec, comme au black Jack, toutes les structures
FNPJ, ANEJ, OFEJBAN… en charge de promouvoir l’emploi des jeunes se sont
aujourd’hui effondrées et ont littéralement échoué dans cette noble mission.
Aujourd’hui au Sénégal,
politique
d’emploi rime avec échec, dés lors il convient de s’arrêter un instant
et de s’interroger sur les véritables mobiles de cet échec.
Les Interrogations
A-t-il existé depuis
l’indépendance jusqu’à nos jours, une politique d’emploi réelle et sérieuse au
Sénégal ? A-t-on affaire à des
experts ou à des amateurs sur la question de l’emploi ? Les jeunes
diplômés ont-ils un accompagnement vers le premier emploi ? la question de
l'adéquation entre formation et emploi est-elle toujours d’actualité y comprise
celle de l’expérience professionnelle ? Que faut-il faire des décrochages
c'est-à-dire "des laissés pour compte» ? Existe-il une cohérence politique
et territoriale des choix ? L’évaluation des choix est elle pertinente,
efficace ou efficiente ? Existe-t-il des alternatives salutaires à la
problématique de cet emploi des jeunes ?
L’Echec d’emploi constaté
En effet, il est
difficilement imaginable que plus de 90% des diplômés du Sénégal, soit sans emploi actuellement. Malheureusement,
c’est vraisemblablement le cas et cela n’est pas pour déplaire nos autorités
qui sont bien plus soucieux de caser une clientèle politique au détriment des
diplômés, composés de docteurs, de maîtrisards, de licenciés… qui le méritent
amplement.
L’échec noté sur la
question de l’emploi n’est que le résultat d’une mauvaise politique
gouvernementale et d’un manque de volonté, aussi bien dans le secteur public
que dans le secteur privé.
Nous assistons à un nivellement vers le bas,
Les politiques ont fermé toutes les portes de succès aux jeunes diplômés, je ne
pense pas qu’ils aient appris grande chose de cette fameuse assertion :
« "...Aux jeunes, ne traçons pas un seul chemin; ouvrons leur toutes
les routes...", disait Léo Lagrange.
Mais hélas aujourd’hui,
la réalité est toute autre, c’est tout le contraire que les jeunes diplômés à
la quête perpétuelle de l’emploi, sont entrain de vivre ou de traverser.
Les jeunes vivent une
misère sociale intérieure qui de temps en temps se manifeste. Ils ont le
sentiment, ces jeunes-là, qu'ils ne font pas ou plus partie du système, ils
sont exclus et sont en marge d'une société qui fonctionne à plusieurs vitesses, une société
qui tantôt les sollicite pour la quête du pouvoir, tantôt les oublie et les
abandonne à eux-mêmes. Ce sentiment d'échec est pire que l'échec lui même car
il atteint le mental de nos jeunes et rend très difficile leur insertion.
Le népotisme, le manque
de respect, l’inertie, l’arrogance, l’insouciance sont les mots les plus
partagés qui ont pris le dessus sur nos gouvernants, plus que jamais comptables
et responsables de cet échec.
Dans le Secteur public
Dans le secteur public,
les réponses apportées à la question de
l’emploi sont inefficaces parfois même sans effets pour résoudre sensiblement
cette problématique, cette équation à plusieurs inconnus.
En effet, les rares
cas où l’État tente de trouver des solutions à ce problème c’est le moment de
l’ouverture des concours administratifs ou publics comme la police, la
gendarmerie, l’ENA entre autres.
Dans le Secteur privé
Dans le secteur privé,
des recrutements se font encore en catimini, de manière politique, clanique et
partisane sans que le public ne soit informé des formalités requises à cet
effet. Ces actes occultes continuent d’être pratiqués au sein de nos sociétés
et de nos administrations et témoignent d’une gestion nébuleuse.
Ce secteur qui
aujourd’hui devrait être un pourvoyeur d’emploi ne fait malheureusement
qu’augmenter le taux de chômage qui a déjà atteint son paroxysme. Le refus
du secteur privé d’aider l’Etat du Sénégal à lutter contre le chômage des
jeunes est condamnable et montre un manque de patriotisme de leur part, quand
bien même qu’il tienne l’Etat comme l’unique responsable de cette situation. Il
est aujourd’hui temps qu’ils se remettent tous en question et se demander que
deviendra notre pays sans sa jeunesse, sans sa main d’œuvre.
Les Résultats de Recherches
D’une
part,
des études récentes montrent que l’administration publique comme privée sénégalaise est plus que vieillissante. Mais paradoxalement, on continue de
maintenir ceux qui sont aptes à faire valoir leur droit à la retraite par le
biais des contrats spéciaux renouvelables, comme si on avait un déficit de
compétences et de ressources humaines de qualité capables de relever les défis.
Et, généralement dans
ce cas de figure, c’est l’ « expérience » des vieux
qui est érigée en règle, et l’« inexpérience » des jeunes devient
l’exception. Mais encore faudrait-il cerner les contours de cette
notion d’expérience pour être arbitraire. Mais pour autant que l’on sache l’expérience
n’est pas une faculté innée, aucun individu ne nait avec, c’est par le fil du
temps et par la routine qu’elle est acquise.
D’autre
part,
il convient de relever l’autre duel qui oppose « recommandation » et
« mérite », dans ce cas de figure aussi, la première est aujourd’hui
érigée en règle et la seconde devient l’exception, les entreprises et
sociétés du secteur privé voire les administrations publiques sont devenues une dévolution monarchique.
C’est le phénomène de
l’hérédité qui prédomine, selon que l’allèle
soit dominant ou récessif, rappelez vous de votre cours de terminale sur l’hérédité
ou le génie génétique.
Nous voulons juste dire
par là pour les gens qui ne nous comprennent pas que dans ces organisations,
les postes ou les fonctions sont invariables parfois monnayables et valent une
connaissance, et pire encore, ils obéissent à une lignée parentale ou familiale qui nous rappelle l'arbre généalogique.
Une véritable promotion de la médiocrité, voilà quelque part ce qui explique la
contre-performance et le manque de compétitivité enregistrés dans nos
entreprises.
Par exemple , dans
ces organisations, quant celui qui occupait le poste ou la fonction part à la
retraite, démissionne ou décède, il y a 90% de risques ou de chances que le successeur soit de la même lignée que son
prédécesseur ou bien le poste risque de devenir vacant en attendant que le fils
ou la fille termine ses études pour l’occuper.
Si Grand père était cadre
il y a 90% de chances que les membres issus de sa lignée deviennent toujours
des cadres, si Grand père était ouvrier, il y a 90% de chances que les membres
de sa lignée suivent ses pas, c’est ça la loi du phénomène héréditaire,
une
véritable SAGA dans ces organisations. Des cas variables existent mais ils ne
sont pas fréquents.
Elles parlent même de priorité d’embauche donnée au
fils ou à la fille de l’agent en matière de recrutement et c’est prévu dans
certaines de leurs conventions, même si quelques récalcitrants arrivent à
passer par les mailles. D’autres cas peuvent également être élucidés, mais nous
préférons faire l’économie de nos propos pour les prochaines publications.
Les Perspectives
Il est aujourd’hui
clair que l’État, seul ne peut être l'employeur de tous les demandeurs
d'emplois. Néanmoins, l’Etat doit réunir, fournir et garantir les conditions de
création d'emplois par une réforme du code du travail et par des mesures
incitatives sociales et fiscales.
De plus, l’État doit
améliorer l'environnement des affaires, soutenir l'innovation et
l'investissement qui sont tous facteurs de créations d'emplois. Il ne s'agit là
pas d'un discours patronal ou libéral encore moins socialiste, mais d’une volonté politique réelle et
sérieuse de résoudre cette équation du chômage et de mettre fin à certaines
pratiques nébuleuses.
"Pour tondre un
mouton, il faut d'abord qu'il donne de la laine. Pour retrouver des emplois et
du pouvoir d'achat, il faut d'abord rétablir la situation économique saine dans
notre pays en développant des projets, des mécanismes de financement et
d’encadrement de l'entrepreneuriat des jeunes, de redonner à nos universités
leur rôle de carrefour de recherche et d'élaboration de modèles de
développement en créant et équipant les Unités de Formation et de Recherches
(UFR), de mettre en place dans ces UFR, des structures d’appui à l’insertion
des jeunes diplômés, autrement dit, renouer la dynamique de partenariat
Universités-Entreprises. Développer la mobilité des diplômés surtout des
doctorants pour qu’ils puissent servir ailleurs, dans d’autres horizons et formaliser
l’informel.
Me. DIOP Ousmane, Juriste en
Environnement_QHS
Courriel :
Félicitation et bonne continuation
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